JUILLET 2021

N°30



Groupe 6

LA LETTRE D’INFORMATION DE
France NATURE ENVIRONNEMENT
NOUVELLE-AQUITAINE



Le mot dE Gabriel METEGNIER



A u détour d’une promenade à vélo dans ma campagne Creusoise natale, tout juste après mes 12 ans, je fis une rencontre qui changea mon quotidien pour de bon : un Faucon sacre, sur son plot. Le fauconnier, sortant de la petite maison attenante, remarqua rapidement mon état de totale contemplation, béat devant cet animal inconnu, et me demanda si cela m’intéressait de le voir voler… S’en sont suivies de nombreuses sessions d’affaitage de ce jeune tiercelet, qui apprenait, lui, à chasser, et moi, à observer le comportement animal en milieux naturels.

La « chance du débutant » a ensuite fait son travail… Il se trouve que dans mon entourage proche, j’ai pu trouver les personnes ressources qui ont nourri mes envies et passions naturalistes, tant au travers de sorties, de lectures, que de discussions sans fin. Jamais je ne cesserai de remercier les discrets mais si brillants et éclairés Thérèse Nore et Michel Barataud pour leur temps donné, tant passé que présent ! À partir de là, mes jumelles ne me quitteraient plus !

J’ai eu la chance de faire des études supérieures en Biologie, Écologie et Évolution, où j’ai découvert l’Écologie évolutive et la Génomique. Passionné par les sciences de l’Évolution, j’ai ensuite réalisé une Thèse de Doctorat à Sorbonne Université, entre les laboratoires de l’IFREMER à Brest et du CNRS de la Station Biologique de Roscoff. Mon travail de recherche s’est axé sur les différentes manières pour les individus, et les populations, de s’adapter à un environnement qui change. J’ai eu la chance d’explorer l’éventail des mécanismes tant d’acclimatation à court terme que d’adaptation génétique à long terme de populations en milieu naturel.

Bien que passionnantes, ces activités de recherche ne me permettaient pas d’assouvir mes besoins naturalistes, et l’appel du « chez moi » m’a fait, après une petite escapade d’un an sur les routes Européennes, revenir en Terres Limousines… !





Encore et toujours, c’est grâce à l’ami Michel Barataud que j’ai eu vent d’un poste au Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin, et après une candidature à laquelle je croyais peu vu ma faible expérience, on m’a fait confiance et j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe en Août 2020 !

C’est aujourd’hui avec grand plaisir que je travaille avec les 8 autres salarié.e.s de l’association, à l’étude et à la préservation des Mammifères, Reptiles et Amphibiens du Limousin ! Grâce à cela, je suis aussi en mesure de participer à la vie inter-associative à travers FNE NA, rouage essentiel de l’action des Association de Protection de la Nature et de l’Environnement dans notre grande nouvelle Région !

Gabriel Metegnier, copilote de la commission biodiversité de FNE NA et directeur du GMHL (Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin)

REUNION AVEC LA PREFETE DE REGION


Le 10 juin, à Bordeaux, a eu lieu la rencontre de FNE NA avec madame Buccio, Préfète de région. Isabelle Loulmet, Moea Lartigau et Philippe Barbedienne ont présenté les « 90 propositions de FNE NA pour une région solidaire et vivable », et exposé l’intérêt et le déploiement de Sentinelles de la nature en Nouvelle-Aquitaine. Ont été abordées les questions du droit à l’information des associations, des menaces sur nos militants, du projet LGV Bordeaux -Toulouse, les risques de dérive d’installations de méthanisation peu respectueuses de l’environnement et la problématique des vols de nuit à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.



Recherche de Correspondants pour le reseau risques industriels DE FNE

Organisation du Réseau Risques et Impacts Industriel de FNE


Le but suivi par le Réseau Risques et Impacts Industriel de FNE (RRII), dirigé depuis peu par Pierrette SAUPIN qui vient d'y être nommée- est de coordonner l'action de FNE au plan national pour ce qui touche aux risques industriels sur le territoire ainsi que les impacts éventuels de l'activité industrielle sur les populations et l'environnement. Le RRII comporte un Directoire de 5 à 6 membres issus de différents secteurs du territoire et dont le rôle consiste à réunir et apporter au réseau de l'information dans le domaine industriel et son fonctionnement, de faire remonter à la Fédération des situations à problèmes ou nous questionner sur les moyens de les résoudre, sur les sites classés ou autres (rejets air/eau non réglementaires, pollution de l'air et des sols, manque de réaction des services de l'Etat dans ces domaines.) Nous apportons de l'aide ou des conseils aux associations du réseau FNE et, le cas échéant, pouvons saisir les services de l'Etat (DGPR Ministère de l'Ecologie et du Développement durable) afin que des solutions soient apportées. Ce travail permet aussi à FNE de mettre en place des actions nationales visant à prévenir ou minorer le risque industriel.



Implantation du Réseau Risques et Impacts Industriels dans les territoires



Le RRII recherche des volontaires dans le domaine de l'activité industrielle à risques, et qui, sans être des spécialistes, ont avant tout une connaissance du terrain dans leur département et qui sont, ou proches de sites industriels ou qui ont connaissance de sites qui peuvent poser problème et qui ont pour souci a défense de l'environnement.



Ces personnes seraient des relais pour faire remonter le cas échéant des infos au RRII lors de nos réunions mensuelles par téléphone ou visio-conférence et faire part de leurs constats ou de leur expérience locale. La région FNE NA étant la plus grande des 13 régions, il serait bien que nous ayons des représentants ou référents locaux sur tous les départements pour un maillage plus précis des zones à risques.

Contact : coordination@fne-nouvelleaquitaine.fr



sentinelles de la nature



Une décharge sauvage à Angoulême (crédit photo : Alain Boussarie)

Sentinelles en Nouvelle-Aquitaine

L’outil « Sentinelles de la nature » est de plus en plus adopté par les associations. “Sentinelles de la Nature » a été présenté au conseil d’administration de Deux-Sèvres Nature Environnement et de Nature Environnement 17. Ces associations ont pris conscience de l’efficacité et de la nécessité de cette mission. Elles vont s’organiser pour trouver des référents bénévoles afin de pouvoir répondre aux signalements des citoyens.

Une présentation au conseil d’administration de Vienne Nature sera faite en juillet.

Des contacts ont été pris avec FNE 23, après la présentation du programme au conseil d’administration de Limousin Nature Environnement et la SEPANSO 64. Des rencontres sont à organiser.

Zoom en Charente : une première formation à Charente Nature

Le 18 juin, 3 bénévoles de Charente Nature ont bénéficié d’une formation afin de manipuler la plateforme « Sentinelles de la nature ». Elle a été l’occasion de traiter 5 alertes, essentiellement des dépôts de déchets et un brulage illégal de contenants de produits phytosanitaires. Certaines d’entre elles ont été publiées sur le site de Sentinelles de la nature :

FNE NA participe aux réunions du réseau national

FNE NA a participé à une réunion de l’ensemble des référents « Sentinelles » au niveau national. Un bilan des signalements réalisés sur 2020 a été présenté. Pour le bon déroulement du programme, 5 groupes de travail sont organisés. : documentation, animation, suivi technique, modèle socio-économique et valorisation-communication.

Un appel à volontaires a été fait pour le groupe documentation et le groupe communication. Enfin, une simplification du site va être réalisée.

Pour de plus amples informations :

Contact : coordination@fne-nouvelleaquitaine.fr



LES PROGRAMMES CHIROPTeres portes par FNE NA


Plan Régional d’Actions en faveur des Chiroptères en Nouvelle-Aquitaine



Depuis 2018, FNE NA anime et pilote la mise en œuvre des actions du PRAC Nouvelle-Aquitaine. L’animation du PRAC NA est financé par la DREAL et la mise en œuvre de ses actions par la Région et la DREAL. En 2020, les animateurs territoriaux (GMHL, PCN / NE17 et le CEN NA), ont dû répondre au début de la crise sanitaire aux nombreuses sollicitations des journalistes sur les liens entre Covid 19 et Chiroptères mais aussi pour travailler sur différents documents d’information et de procédures à destination du grand public, des bénévoles et des chiroptérologues.


L’important travail de hiérarchisation des gîtes à Chiroptères en Nouvelle-Aquitaine, qui servira de base à une nouvelle stratégie de protection physique et règlementaire des sites d’importance pour la conservation des chauves-souris a été finalisé. Une journée technique d’échanges sur la prise en compte des enjeux chiroptères dans la gestion forestière et une journée de formation à destination des services de l’Etat ont eu lieu au printemps 2021.

De la même façon, les travaux sur la prise en compte des chauves-souris dans les projets éoliens terrestres et en mer se poursuivent, avec l’implication importante des animateurs de Nouvelle-Aquitaine dans les groupes de travail nationaux. De nombreux documents sur ce sujet seront produits.





Chiroptères Cavernicoles Prioritaires e n Nouvelle-Aquitaine





Ce programme d’ampleur, porté par FNE NA, financé par la DREAL et la Région NA, mobilise l’ensemble des structures de Nouvelle-Aquitaine œuvrant pour les chiroptères.

Les captures de plus de 3 500 chauves-souris sur 30 sites en 2020 ont permis le marquage de plus de 1200 Grands rhinolophes et 340 Minioptères de Schreibers (ce qui constitue une première en France !). Lors de l’hiver 2019-2020, ce sont plus de 26 800 Grands rhinolophes qui ont été comptés, en Nouvelle-Aquitaine principalement mais aussi au-delà. L’année 2020 a également donné lieu à la redécouverte du Rhinolophe euryale dans le département des Deux-Sèvres, alors que la dernière donnée remontait au 13 mars 1952… ! Cet individu a pu être suivi, il a quitté les Deux-Sèvres début septembre pour rejoindre ses quartiers d’hiver à Saint-Savinien (17) début octobre. L’individu a été contrôlé lors des comptages hivernaux de janvier 2021, nous attendons maintenant son retour dans les Deux-Sèvres !

Ce programme collabore avec différents laboratoires de recherche, dont le LBBE de l’université de Lyon qui en est le partenaire historique, tout comme le CEBC-CNRS/ULR à Chizé. Différents travaux sont en cours et concernent l’éco épidémiologie (dont les coronavirus), la toxicologie, les déplacements et l’écologie du paysage. Sur ce dernier point, un travail de thèse se poursuit et est entré dans sa deuxième année.

Formation « Eviter, reduire, compenser »



Le 24 juin s’est tenu une formation en présentiel à Angoulême intitulée « Biodiversité : analyser la pleine application de la séquence Éviter-Réduire-Compenser dans les projets ». 12 personnes étaient présentes, en grande majorité des salariés d’associations qui pratiquent assez fréquemment la séquence « ERC » dans leur travail. La formation, extrêmement riche, a porté sur la réglementation et les enjeux de la séquence « ERC ». Un atelier pratique avec des études de cas a eu lieu l’après-midi. Une place a été laissé aux échanges, notamment sur des exemples concrets sur lesquels travaillent les associations.

Un bilan de la journée a été dressé et des demandes spécifiques ont été émises tels qu’approfondir les aspects « éviter » et « compenser », créer un groupe ERC à FNE NA, réunir les différents représentants des commissions départementales de la nature, des sites et des paysages afin de discuter des sujets traités et de faire émerger des besoins de formation. La formation a été appréciée des participants et nous remercions chaleureusement les intervenants (Stéphanie Morelle – FNE, Antoine Gatet – FNE et Xavier Louvert – Elyomis) !

Cette formation pourrait être renouvelée si vous êtes intéressés.





BD « Mais a quoi sert cet animal ? »

À quoi sert une étoile dans la voie lactée ? À “rien” ? Ou bien sans elle les nuits d’été ne seraient-elles pas moins belles ?

À quoi sert une goutte d’eau dans l’océan ? À “rien” ? Ou bien fait-elle partie d’un tout sans lequel notre Terre ne serait plus la “planète bleue” ?

Un lézard, une loutre, un hérisson, une vipère, une chauve-souris, une grenouille : mais à quoi “servent-ils”, ces animaux ? À “rien” ? Vraiment ?

Parfois si grands et parfois si petits, les écosystèmes sont des éléments fragiles et très complexes, composés d’une multitude de petites choses toutes aussi importantes les unes que les autres, chacune étant utile à l’autre. Comme une étoile dans la voie lactée, comme une goutte d’eau dans l’océan, comme un petit maillon dans une grande chaîne, n’est-il pas difficile de dire à quoi “sert” chaque animal dans l’écosystème ? Ce qui est certain, c’est que nous ne pouvons pas dire à quoi ressemblerait la Terre sans chacun d’entre eux. Finalement, qu’ils ne servent à “rien”, ou bien “un peu à tout”, ils sont là. N’est-ce pas là l’essentiel ?

De nombreux écoliers du Limousin ont participé à un projet d’éducation et de sensibilisation à la “biodiversité de proximité”, et d’éveil aux techniques de dessins, afin d’explorer cette thématique. Ce projet a été porté et coordonné par le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin (GMHL), et financé par l’Union Européenne via le Fond Européen Agricole pour le Développement Rural, la DREAL Nouvelle Aquitaine et la Région Nouvelle Aquitaine. L’objectif premier était de faire découvrir quelques espèces d’Amphibiens, de Reptiles et de Mammifères, ordinaires ou extraordinaires, observables directement ou indirectement par les élèves d’écoles élémentaires, et de partager cette expérience, dorénavant, avec le grand public. Pour cela, chacune des classes a été accompagnée en 3 temps : d’abord, par la découverte d’une espèce et de son écologie lors d’une animation en classe ; ensuite les écoliers ont enfilé leurs habits de naturalistes en herbe pour partir à sa recherche (ou de ses traces et indices) lors d’une sortie dans son habitat ; enfin par la découverte, grâce à un dessinateur, des “ficelles” pour élaborer une planche de bande dessinée.

Chaque classe a donc étudié une espèce, rédigé son descriptif, lui a inventé une histoire et l’a mise en image sous la forme d’une planche de bande dessinée. Ces dernières proviennent toutes de l’imaginaire des enfants et de leurs coups de crayons. Elles ont ensuite été encrées et colorisées par un graphiste, et un dessin naturaliste réalisé par un illustrateur permet de compléter l’iconographie de chaque espèce !


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Comité de rédaction et crédits photos : René Barthe - Alain Boussarie – Michel Galliot - Moea Lartigau - Maxime Leutchmann – Isabelle Loulmet – Cathy Mazerm– Gabriel Metegnier


La lettre d’info de FNE NA – N°30 - 4